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22 avril 2011 5 22 /04 /avril /2011 06:05

 

 

 

 

« La fille Prudent (Rosalie), bonne chez les époux Varambot, de Mantes, devenue grosse à l’insu de ses maîtres, avait accouché, pendant la nuit, dans sa mansarde, puis tué et enterré son enfant dans le jardin. » Maupassant  Rosalie Prudent dans la Petite Roque.

 

ROSALIE PRUDENT

 

 

 

ROSALIE PRUDENT

 

ROSALIE PRUDENT

 

Quand la mutité, le mutisme d'une vie restreinte, la résignation éclatent, explosent dans le E muet, crié.

Rosalie Prudent crie son silence.

 

 

 

 

« Je l’ai pris comme le premier, et puis je l’ai mis sur le lit, côte à côte - deux. - Est-ce possible, dites? Deux enfants ! » Maupassant

 

 

ROSALIE PRUDENT

 

 

 

ROSALIE PRUDENT

 

Pages d’écriture brodée sur tissu blessé.

 

 

 

 

ROSALIE PRUDENTROSALIE PRUDENT

 

 

 

 

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15 avril 2011 5 15 /04 /avril /2011 06:40

 

 

 Maupassant, Rosalie Prudent

Déplier l’histoire.

Tirer le fil, un prétexte comme un accroc.

 

ROSALIE PRUDENT

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ROSALIE PRUDENT

Carnet reconstitué (7x11cm),

déniché dans l'espace arrêté d'un grenier.

Carnet où relater l'histoire de Rosalie.

 

 

ROSALIE PRUDENT

ROSALIE PRUDENT

 

 

 

  ROSALIE PRUDENT

 

 

ROSALIE PRUDENT

 

 

 

 

ROSALIE PRUDENT

 

 

ROSALIE PRUDENT

 

Lambeaux 

9x17cm

 

Les chiffres brodés sur les draps, symboles de lien : ce lien impossible de l’histoire de Rosalie Prudent.

 

 

ROSALIE PRUDENT


ROSALIE PRUDENT

 

Elle s’accroche à ses seules initiales.

Le blanc d’une invisibilité naïve. Innocence, candeur et force : faire face, assumer et prévoir avec prudence.

 

ROSALIE PRUDENT

ROSALIE PRUDENT

ROSALIE PRUDENT



 

Quand la prudence, la résignation échouent devant le réel, l’imprévu.

La broderie même en est retournée, perte totale de repère quand l'imprévu explose.

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15 avril 2011 5 15 /04 /avril /2011 06:23

 

 

Continuant le trousseau de Rosalie Prudent de Maupassant.



ROSALIE PRUDENT

 

BONNET

Concocté à partir des savoirs des sociétés traditionnelles

 

 

Le bonnet calorifique, protecteur de la fontanelle sert aussi à éviter les agressions des puissances néfastes, à empêcher au souffle vital de s’échapper .

 

ROSALIE PRUDENT

 

 

ROSALIE PRUDENT

 

Les boutons postés comme des sentinelles.

 

Dans le désir de protéger l’enfant des esprits maléfiques, des amulettes, breloques sont fixées sur le bonnet, attirail bringuebalant. Leur cliquetis même doit éloigner les forces du mal.

 

ROSALIE PRUDENT

 

Talismans et amulettes : les jours de broderies utilisés aussi dans la brassière de R.P., un lien, un «ensemble», les épingles de nourrice ou de sûreté, rappel du nom PRUDENT.

 

 

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8 avril 2011 5 08 /04 /avril /2011 06:43

 

 

Maupassant Rosalie Prudent dans le recueil La Petite Roque

 


ROSALIE PRUDENT
Fascinée par cette courte nouvelle depuis sa première lecture, j’ai décidé d’en tirer une installation.

 

Rosalie Prudent, la bien nommée, « grosse » du neveu de ces « maîtres »  prépare son «trousseau».


« Quand j’ai vu que j’étais grosse, j’ai prévenu Mme Boudin, la sage-femme, qu’est là pour le dire; j’y ai demandé la manière pour le cas que ça arriverait sans elle. Et puis j’ai fait mon trousseau, nuit à nuit, jusqu’à une heure du matin, chaque soir; et puis j’ai cherché une autre place, car je savais bien que je serais renvoyée; mais j’voulais rester jusqu’au bout dans la maison, économiser des sous, vu que j’ n’en ai guère, et qu’il m’en faudrait pour le p’tit...»


En composant quelques objets que Rosalie Prudent aurait pu elle-même faire pour son «trousseau» et en utilisant cette même économie de moyens. Faire avec du ténu, du petit : survivre.
Je commence donc par une brassière : économie , douceur et grossesse assumée.

 

ROSALIE PRUDENTLa brassière d'allaitement : acceptation de la grossesse dans l'évidence de l'enfant à venir et du travail au fil des jours.


Almus,a,um : adj. nourrissant, nourricier ; [d’où] bienfaisant, maternel, libéral, doux, bon. (Gaffiot)
Alma Mater

ROSALIE PRUDENT

 

ROSALIE PRUDENT

 



ROSALIE PRUDENT
Suspens du temps.

Composer avec les jours.


ROSALIE PRUDENT

 

Lentement à petites piqûres d’aiguilles, comme RP égrainant le temps, le temps de l’attente, de la patience, du soin appelé désormais le care. « nuit à nuit ».

 


Les mots, le tissu : tisser.


"THE SURVIVAL OF THE UNFIT" : comme Louise Bourgeois, je suis «fascinée par les stratégies déployées par les moins aptes pour assurer leur survie» et veux en rendre compte, utiliser cette ténuité, cette douceur de la prévoyance, de l’attente.

 

ROSALIE PRUDENT

 

Broder, coudre à partir de fils et tissus de «mémoire» glanés.
Utiliser un savoir-faire transmis.
Tissus et fils tissés de vécus.

 

ROSALIE PRUDENT

ROSALIE PRUDENT

ROSALIE PRUDENT

ROSALIE PRUDENT

ROSALIE PRUDENT

 

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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 18:40

 

« Le dieu du jour avait accompli à travers les douze signes sa course d’une année ; que pourrait faire Philomèle ? Des gardes s’opposent à sa fuite ; autour d’elles se dressent les épaisses murailles de la bergerie, construite avec des pierres massives ; sa bouche muette  ne peut révéler le forfait. » Ovide Les Métamorphoses Livre VI Procné et Philomèle Traduction de Georges Lafaye

 

Je continue ce travail sur Philomèle ; comment rendre compte de cette « solitude ignoble », de cette déshumanisation infligée de surcroît ? Cette jeune athénienne violée, mutilée, abandonnée à sa solitude m’a tirée vers les exclus : sans papiers, sans domicile fixe, les « sans ». Ceux , qui abandonnés,  ne peuvent témoigner. C’est pourquoi, la cabane est de rebut. Des cartons glanés sur les trottoirs ; passer dans l’interstice laissé entre le dépôt des commerçants et l’enlèvement des éboueurs.

 

 

 

 

 

 

 

 

Maisons Témoins

« Romain et Laurent fabriquent des dizaines d’autres maisons en carton et les disséminent dans la ville, à proximité des bouches de métro…L’opération, comme souvent est baptisée- pour être solennelle, repérable et historique : « Welcome Homeless »…Des maisons pur rien, des machins bricolés, qui apparaissent disparaissent, qui isolent à peine, protègent que dalle ferment pas à clé, ne résolvent rien, sont déjà ça, déragent le bel ordre citadin qui ne tient jamais très longtemps ; dans les villes l’ordre heureusement ne tient jamais très longtemps.

Ces cabanes en carton larguées dans Paris sont des niches humaines ; certaines à toit plat, d’autres-comme des chalets miniatures-à toit double pente. Romain et Laurent leur donnent l’allure de maison standardisées, mais à zéro euro : une palette forme un planché surélevé, à 10 centimètres du sol, minimum pour isoler la cabane de l’humidité, du froid, de la saleté. Des tubes de cartons, récupérés chaque soir par Romain et Laurent dans les poubelles du Sentier avant que les éboueurs passent, font quatre murs et un toit. C’est autour de ces tubes de carton, qui encombrent les conteneurs par dizaine à partir de 18 heures, que sont enroulés les tissus. Carton, ressource urbaine inépuisable comme le bois. Haut pouvoir isolant. Quelques tubes de PVC aussi. Romain et Laurent…assemblent les cabanes sur place, la nuit, éléments reliés entre eux par du gros scotch de déménagement, les abandonnent et reviennent au petit matin, en espérant qu’elles soient habitées. La plupart des cabanes sont investies, comme une évidence, dans l’heure qui suivit leur installation, par des SDF- premier arrivé, premier servi. Sont venus avec leur duvet un réchaud, deus trois affaires, provisions aménagement sommaire…Beaucoup y habitent encore-six mois après-, y ont pris leurs habitudes, dormir, se cacher, entreposer quelques boîtes de conserve et un pull chaud »

Joy Sorman Gros Œuvre

 

 

 


 

 

Cabanes Calais

« Habiter c’est juste se couvrir la tête, s’isoler d’un sol boueux et froid, quelques centimètres au-dessus de la terre humide et un carré de plastique pour se protéger, se désolidariser du ciel. Ne pas se retrouver surpris et trempé par la pluie, transi sans doute, mais au moins sec… »

« Ils vivent dans les bois, ils vivent dans les cabanes en espérant. C’est là que logent les exilés, des journées entières dans les arbres, dans les ronces, dans la merde et les ordures. À attendre de passer de l’autre côté, du bon côté- si seulement. »

« Dans ces bois en bordure de zone industrielle, coincés ente des parkings, des dunes mitées, un site de stockage de déchets, ils vivent en clandestins et en transit, refoulés, se fondent dans la tristesse d’une nature rongée par la pollution…Des bois crasseux en bord de ZI où se terrer en attendant. »

« Habiter, le plus petit dénominateur commun, la limite le presque rien. Ce sont à peine des cabanes- petits abris sommaires-, plutôt des amas de matériaux de récupération empilés de manière à configurer un cube, une forme approchante, à l’intérieur duquel pouvoir se glisser, tant bien que mal. »

Joy Sorman Gros Œuvre

 

Et puis voilà, Eric Besson annonce le démantèlement  de la « Jungle » de Calais…

 

 

 

 

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11 septembre 2009 5 11 /09 /septembre /2009 06:28


“  Seule l'obstination du témoignage (peut) répondre à l’obstination du crime ” Albert Camus.


 

 

Je continue ma traversée de Philomèle et Procné en accumulant les pièces autour de la voix ensevelie de Philomèle.


«  Moi-même, rejetant toute pudeur, je dévoilerai ta conduite ; si j’en ai les moyens, j’irai devant le peuple ; si tu me retiens prisonnière dans ces forêts, je remplirai ces forêts de mes plaintes  et j’attendrirai les rochers confidents de mon malheur. Ma voix sera entendue du ciel et des dieux, s’il en est qui l’habitent. » 

 

«  Même après ce nouvel attentat, dit-on (mais j’ose à peine le croire), Térée assouvit ces désirs à plusieurs reprises sur le corps qu’il avait  torturé. »

 

« ; sa bouche muette ne peut révéler le forfait. Mais l’ingéniosité de la douleur est infinie et le malheur fait naître l’adresse. Par ruse habile, ayant suspendu la chaîne d’une toile à un métier barbare, elle tisse à travers ses fils blancs des lettres de pourpre qui dénoncent le crime ; l’ouvrage achevé, elle le confie à une femme et lui demande par gestes de le porter à sa maîtresse... »

Ovide Les Métamorphoses Livre VI Procné et Philomèle Traduction de Georges Lafaye

.



Neuf broderies de 13x18cm environ sur drap mêlant  broderie,  dentelle ou  gaze.


 En grec « écrire et dessiner sont désignés par un même verbe, graphein. »


«  Le sang dont Philomèle marque la toile qu’elle adresse à sa sœur n’est pas celui des premières règles, mais celui de la défloration, subie dans un paroxysme de violence. Dans les deux cas, cependant, malgré l’écart culturel, l’écriture textile est en rapport manifeste avec un événement qui touche le corps féminin de façon décisive.

Écrit ou figuratif, le message graphique est un langage silencieux qui s’oppose à la voix… »

Françoise Frontisi-Ducroux Ouvrages des Dames Ariane, Hélène, Pénélope


"Mais le trait le plus remarquable de cette histoire est la façon par laquelle Philomèle réussit à compenser son handicap. Privée de sa voix, féminine certes, mais avant tout humaine, car le mythe, y compris chez Ovide, pose une équivalence explicite entre le viol et la déshumanisation, Philomèle recourt, pour dénoncer son bourreau, à « la voix de la navette ». Ce serait là, selon Aristote, une invention de Sophocle, mais le texte ne dit pas clairement si le poète a le mérite du subterfuge ou seulement de la belle formule tès kerkidos phoné. Quoi qu’il en soit, le procédé par lequel la muette se redonne une voix s’inscrit dans le champ de représentations du tissage, spécifique au monde féminin. Le travail de la laine, dans toutes ses étapes, constitue sans doute une activité essentielle de la femme dans le monde grec, mais il  sert surtout, au niveau symbolique, à définir son rôle domestique et social, parallèlement à sa fonction de reproductrice. Le tissage sert de métaphore au mariage et à l’union sexuelle, que désigne le terme sumplegma, «entrelacement». Il est décrit comme le croisement de deux fils de genre différent, la chaîne, dont le nom, stemon, est masculin, épais et solide, et la kroké, mot féminin, la trame, fine et souple."

Françoise FRONTISI-DUCROUX, « Ovide pornographe ? Comment lire les récits de viols. », Clio, numéro 19-2004, Femmes et images


 

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4 septembre 2009 5 04 /09 /septembre /2009 08:06


Après un long arrêt, long, seulement au niveau de la production, je reprends le chemin du blog.
Je m'attelle à un long travail d' installation mêlant peinture et broderie.

Le prétexte, la base en est l'histoire de Procné et Philomèle . Histoire décrite par Ovide dans les Métamorphoses Livre VI et analysée par Françoise Frontisi-Ducroux dans Ouvrages de Dames Ariane, Hélène, Pénélope.


« Il était une fois un roi d’Athènes qui avait deux filles. Ainsi commence le conte cruel de Procné et Philomèle. Quand on est roi d’Athènes, on n’a  aucun mal à bien marier ses filles. Pourtant Pandion donne son aînée à un étranger. Celui-ci, Térée, est roi, certes, mais de Thrace, royaume lointain des contrées nordiques, à demi-barbares. Cette alliance un peu trop distante s’explique par des raisons politiques. Térée a rendu service au roi d’Athènes en lui apportant une aide militaire décisive dans une situation désespérée : Athènes assiégée par des peuples venus de la mer. Procné est donc sacrifiée à la Raison d’État. De ses premières années de mariage on ne sait pas grand-chose. La tragédie de Sophocle, Térée, qui la mettait en scène, est perdue : il n’en reste que des lambeaux difficiles à interpréter. L’un de ces fragments semble dire le déplaisir  de l’héroïne à se sentir déracinée, isolée dans un pays étranger, dans une langue incompréhensible. Térée lui a fait un enfant, un fils, le petit Itys, qui apparemment ne suffit pas à guérir sa tristesse. Dans ses Métamorphoses, Ovide comble les lacunes des témoignages grecs, en livrant tous les détails. Procné se languit de sa sœur Philomèle. Elle demande à lui rendre visite. Mais une épouse ne revient pas vers la maison de son père. Térée qui chérit Athènes et probablement  son beau-père, saute sur l’occasion d’un voyage et s’offre à aller chercher sa belle-sœur. Mais dès qu’il a vu la beauté de la jeune fille son sang s’est enflammé. C’est dû, explique Ovide, «  à une sensualité innée : on  est porté dans ces pays vers les plaisirs de Vénus ; le vice qui le ronge est le sien et celui de sa race ». Sur le chemin du retour, il viole Philomèle et lui coupe la langue pour l’empêcher de porter plainte. Mais elle réussit à avertir sa sœur en tissant au métier son horrible aventure. Les deux sœurs se vengent en découpant le petit Itys qu’elles servent, cuisiné, à son père. Elles s’enfuient vers Athènes, poursuivies par Térée, et tous sont métamorphosés en oiseaux, Procné en rossignol, Philomèle en Hirondelle, Térée en huppe et le petit Itys en roitelet. » 

Françoise Frontisi-Ducroux Ouvrages des Dames Ariane, Hélène, Pénélope…



Mon travail sera axé  sur la tragédie de Philomèle : le viol, la mutilation, la déshumanisation et cette voie qu'elle utilise pour informer sa soeur. " ...sa bouche muette ne peut révéler le forfait. Mais l'ingéniosité de la douleur est infinie et le malheur fait naître l'adresse."

Ovide Les Métamorphoses Livre VI Procné et Philomèle Traduction de Georges Lafaye

 

 

 

Tout d'abord le travail sur cette langue mutilée.

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Langues de soie( 24 pièces) de trois rouges différents

avec cordonnets ou rubans

11x5cm à peu près.

 

 

« Philomèle tendait la gorge ; à la vue de l’épée, elle avait espéré la mort ; mais tandis que sa langue indignée invoque sans cesse son père et s’efforce de parler, Térée la lui saisit avec des pinces  et la coupe avec son épée barbare ; la racine de la langue s’agite au fond de la bouche ; la langue  elle-même tombe et, toute frémissante, murmure encore sur la terre noire de sang ; comme frétille la queue d’un serpent mutilé, elle palpite et, mourant, elle cherche à rejoindre le reste de la personne à qui elle appartient. »  Ovide Les Métamorphoses Livre VI Procné et Philomèle Traduction de Georges Lafaye


 

 


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12 mars 2009 4 12 /03 /mars /2009 06:51




Quatre bandes Velpeau® Crêpe 7cmx4m brodées des mots : lien/link/joug/yoke/zeugma

















(En fait, c'est de l'arnaque. Les quatre mètres existent seulement quand la bande est en extension. Sinon, elles mesurent à peu près 2m.)







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10 mars 2009 2 10 /03 /mars /2009 07:45


Le lien est aussi la filiation. Cette filiation dont les corps rendent compte, portent l'empreinte. Nos ressemblances.














Je travaille la filiation à travers la broderie. Ma grand-mère maternelle était brodeuse, brodait les « chiffres », l'alliance des noms, le lien des noms sur les draps. Le drap, cet espace unique où les noms associés des époux apparaissent à égalité, conjugués.






Huile sur toile 22x27cm 2009



Cette grand-mère brodeuse souffrait, elle portait les mains nouées de la maladie. Donc, je travaille aussi cette filiation des corps meurtris (ce « corps-lieu ») présents dans la famille.

Travailler avec ce qui nous travaille, ce qui entre en résonnance, en lien, des ponts, zeugmes.

Conjuguer ce qui fait sens.












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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 10:02

 

 




« Lire, c'est trouver des sens, et trouver les sens c'est les nommer ; mais ces sens sont emportés vers d'autres noms ; les noms s'appellent, se rassemblent et leur groupement veut de nouveau se faire nommer : je nomme, je dénomme, je renomme : ainsi passe le texte : c'est une nomination en devenir... » Roland Barthes S/Z , cité par Marc-Alain Ouaknin dans Zeugma.

 

 

 



    


Les éléments à tisser.


TISSER : > latin textere/ tramer, entrelacer «  se disait non seulement de la toile mais de tout ouvrage dont les matériaux s'entrecroisent et s'appliquait également aux choses de l'esprit ».


TEXTE : textus/tissu, enlacement.




ZEUGME.ZEUGMA : «  Le Zeugme est l'association, à un même mot, de deux éléments incompatibles puisqu'ils se construisent de façon différente sur le plan syntaxique ou sémantique » Marc-Alain Ouaknin Zeugma

Exemples :

- «  Il croyait  à son étoile et qu'un certain bonheur lui était dû » (André Gide)

- «  Mieux vaut s'enfoncer dans la nuit qu'un clou dans la fesse gauche » (Alphonse Allais)

- «  Vêtu de probité candide et de lin blanc » (Victor Hugo)



JOUG : > latin jugum > grec zugoma «  tout ce qui sert à assujettir »

En anglais yoke.

A donné conjuguer, conjugal...



  



 






LIEN : quelques synonymes :

  - Attache, bande, cordon, courroie.

  -Garrot, ligature.

  -Bride.

  -Corrélation.

  -Enchaînement, filiation.

  -Liaison, relation.

  -Affinité.

  -Assujettissement, chaîne, servitude.



MAIN : la main est  dans le corps, l'espace d'échange, l'espace de liaison avec l'autre.


Voir les expressions :

-prendre en main.

-mettre la main sur.

-de main en main.

-prêter la main.

-se donner la main.

-avoir en main.

Qui expriment une relation, un lien positif ou négatif.




 

 

 


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